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Le Pays d'Olivier, l'Arbre et le Net
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24 juin 2008

Fil de l'Être

ErnauxAnn_esC'est ma prof de français, détaillant son regard sur Les Années d'Annie Ernaux dans l'une de ses lettres, qui m' a donné envie de le lire.
A partir d'images immobiles (puis de films) qui ont figé sa personne dans un instant du temps, Annie Ernaux écrit une restrospective de sa vie, des années 40 où elle est née jusqu'à notre passé proche de l'année dernière. Une biographie en forme de liste -objets, faits et détails de vie- qui mêle l'intime et l'Histoire, qui fond l'individu dans une sorte de généralité sociale. Le temps qui passe irréversiblement. Un sentiment universel puisque ni d'être homme ni d'être plus jeune ne m'ont empêché de ressentir et retrouver mes propres émotions. Et le talent de l'écriture, d'un ton réaliste et juste.

Cependant, je n'ai pas mieux compris la guerre d'Algérie ou Mai 68 que dans les livres d'Histoire, comme quoi, pour certaines choses, rien ne remplace le vécu. On y voit pousser les banlieues, les autoroutes et les supermarchés, la publicité. Un engouement proche d'un fatalisme enjoué tel que je l'imaginais, dont je connais le prolongement. L'apparition de l'informatique domestique. Le rêve déçu de l'an 2000. La marque du 11 septembre 2001. L'euro. Le brouhaha des mémoires et du monde dans le flot d'informations auxquelles on a accès. "Il n'y avait pas de nom précis pour cette impression de se trouver à la fois dans la stagnation et la mutation" dit-elle des années de mon adolescence. C'est ce qui est mon sentiment d'aujourd'hui... Prosaïque, oui, me paraît le monde...

Je me suis "amusé" de découvrir que des choses que je croyais plus récentes étaient des "vieilleries" (le crédit Sofinco, la nocivité des produits ménagers).
J'ai été aussi stupéfait de retrouver des détails identiques dans mon enfance et la sienne (la Marie-Rose contre les poux). Je pense devoir cela à ma Maman, son enfance rurale, paysanne, que j'aime, car elle me donne une sorte de mémoire supplémentaire de ce pays.

Et la lecture de ce livre aussi...

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Commentaires
P
judicieuse remarque sur la langue, madame la traductrice. Par contre, je me sens incapable de lire un bouquin entier en anglais (et en plus j'ai oublié l'analyse des fonctions coniques avec des nombres complexes !).<br /> <br /> 1984, ça remonte à 14 ans, mais je crois que c'est l'histoire qui m'a barbé. J'ai buté sur un long chapitre au milieu, pendant un voyage aux USA (j'avais donc plus immédiat à profiter).<br /> <br /> Connais pas Edith. J'me renseigne...<br /> <br /> Toujours content de donner envie de terminer un bouquin, mais mon analyse n'est évidemment pas universelle.<br /> <br /> Oliv'
S
C'est marrant parce que 1984, je l'ai lu très rapidement. Ceci dit je l'ai lu en anglais donc peut-être que pour des raisons de styles ça se laissait lire plus facilement. Il y a par exemple des bouquins d'Edith Wharton (bon, faut aimer le genre) dont les traductions sont affreusement barbantes à lire alors que la version originale est beaucoup plus savoureuse... <br /> <br /> Ceci dit, je vais peut-être me décider à faire comme toi et laisser passer un peu de temps avant de finir "Les années"... Maintenant que je t'ai lu, j'ai l'impression d'avoir manqué quelque chose !
P
me voilà torturé, Pim's...: et si tu n'aimais pas ?!<br /> <br /> L'avis de sparadra est important aussi...<br /> <br /> C'est beaucoup moins vivant que la Vie de la Crotte !<br /> <br /> Mais je vais compléter ailleurs, lecture suivante...<br /> <br /> Oliv'
P
Moi en tout cas, tu m'as donné envie de le lire !
P
c'est grâce à ma prof de français ( qui n'est pas Marie-Josèphe !) que je suis allé au bout... En effet, au début, j'ai eu un peu de mal à entrer, moi aussi, dans le livre. ça me paraissait plat et prosaïque (soufflé par ma prof de français, s'interrogeant si elle employait le bon mot). Elle aussi a marqué une pause, avant d'y revenir.<br /> <br /> Quand on arrive sur "notre" époque, ça ne peut plus ressembler à un cours d'histoire...<br /> <br /> Beaucoup de lecteurs critiquent cet aspect catalogue dans des commentaires sur le net.<br /> <br /> Le vrai sujet, c'est le temps qui passe, qui on est, qui on a été, ce qui change et évolue, ce qui est figé, ce qui est perdu. Pas une réflexion ni un essai, mais un ressenti, entre la mémoire et l'oubli. Un vrai travail d'écriture, d'écrivain.<br /> <br /> ça n'a pas été une lecture facile, un peu douloureuse même !<br /> <br /> mais ça nous change de textes où on est mené de bout en bout sans effort, par de grosses ficelles et des procédés usés (mais efficaces, un peu comme les super productions cinématographiques américaines).<br /> <br /> Je retiens ta suggestion, c'est un sujet qui m'intéresse. Lors de mon dernier achat de bouquins, j'ai hésité à prendre les Chroniques de San Fransisco, que tu m'avais aussi suggéré, mais je n'ai pas pu trancher avec le dernier de l'auteur: la prochaine fois, je pourrai me faire une série "ce qu'a lu Sparadra" !<br /> <br /> Merci de cet avis.<br /> Moi le seul livre que je n'ai pas terminé, c'est 1984 d'Orwell.<br /> <br /> Oliv'
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