Vallée Printanière: Isle
Après ma semaine de sel et de sable avec mes neveux, j'ai eu envie, le dimanche, de prolonger notre balade du samedi dans les espaces naturels de la ville à l'intérieur des terres girondines, pour aller humer le printemps rural.
Nous sommes partis en fin de matinée, direction la vallée de l'Isle, dans un méandre à Saint-Médard-de-Guizières, près de Coutras. Une petite balade de quatre kilomètres, la boucle des Jeanguets, trouvée grâce au mini-guide rando du canton de Coutras, édité par le Conseil Général.
Après une heure de route, nous nous sommes garés dans le petit hameau de Catherineau, où nous avons fait aboyer deux chiens. Malgré cela, l'ambiance est paisible autour des quelques maisons d'habitations de pierre blanche et des fermes. Un magnifique pin parasol signale l'entrée du hameau.
Ensuite, le chemin longe l'Isle le long de quelques maisons auxquelles fait suite une zone humide boisée. Au sortir des arbres, la vue s'ouvre sur de grands champs en jachère devenus semi-prairies, parsemés de fleurs pour un décor à dominante jaune et vert. L'itinéraire épouse la courbe de la rivière, dévoilant tour à tour des labours et des prés, quelques habitations au loin entourées de bosquets. Le sol est humide, et la ripisylve d'aulnes, de frênes et de sureaux rythme des fenêtres de vision sur le cours d'eau paisible où quelques barques attendent les pêcheurs. Sur la rive opposée, de belles bâtisses se laissent deviner entre les branches et les feuillages nuancés des verts printaniers. Tout respire le calme et le bucolique dans cette nature semi-sauvage.
A mi-parcours, c'est l'heure du pique-nique. Nous l'étendons de longues minutes de repos allongés sur l'herbe pour profiter de la douceur du soleil et s'imprégner de la tranquillité du lieu. C'est aussi l'occasion de détailler la finesse et la variété des fleurs des champs et des graminées qui colorent le sol au fil de nos pas.
Parmi cette vie végétale, nous surprenons aussi les couleurs de la vie animale: insectes, araignées, papillons et même un ver de terre butinent, chassent, prennent le soleil ou l'humidité. Sous nos yeux attentifs, ils semblent prendre la pose. Dans le ciel, hérons et rapaces tournoient.
D'autres animaux, plus fugaces, ont échappé à nos objectifs. Les grenouilles ont manifesté leur présence par leur chant, des dizaines de lapins, surveillant les champs, ont détalé dans les buissons ou leurs terriers à notre approche. En les cherchant, nous avons aussi involontairement dérangé une splendide couleuvre verte et jaune qui se chauffait au soleil. Nous avons pu cependant l'observer quelques minutes par intermittence, à deux mètres de distance, glissant entre les herbes ou s'élevant un peu sur les troncs et les branches, nous guettant parfois quelques secondes dans la pénombre. Rapide et silencieuse, elle a vite su échapper à nos regards indiscrets.
La promenade quitte ensuite le bord de la rivière, coupant le méandre. Les rives sauvages laissent place à un paysage plus agricole, où le vignoble côtoie l'élevage. Entre des parcelles de vigne, autour d'une mare et de fossés, quelques vaches paissent dans un pré entre les ronciers. Dans une pâture inutilisée poussent d'énormes vesses de loup. Près d'un bosquet de chênes, des moutons broutent sous les pommiers en fleurs.
Le chemin longe ensuite le fouillis d'une cour de ferme avant de rejoindre notre hameau de départ.
Un condensé reposant de la Gironde côte campagne dans une boucle de l'Isle !