Royal - Sarkozy
Je suis en train de visionner le débat. Il m'a été utile: je le sors de ma vallée quotidienne pour l'élever au rang de réflexion, même si mon opinion est presque forgée. Je sais que tout le monde peut se tromper, donc contradicteurs bienvenus !
Au-delà des deux idéologies qui s'affrontent dont j'ai débattu en commentaires avec Sparadra (à savoir: s'appuyer sur les individus possédant le pouvoir arbitraire et financier pour organiser le développement, ou, au contraire, s'appuyer sur la collectivité soumise régulièrement au contrôle démocratique pour le faire, pour être moins "manichéen"), ce face à face confirme deux visions de l'Humain. Ségolène Royal manifeste ses humeurs et ses émotions, quand Nicolas Sarkozy se contraint à jouer la comédie de l'apparence.
Ce débat a aussi levé pour moi beaucoup de soupçons d'incompétence et d'imprécision que l'on a véhiculé sur Ségolène Royal. Bien au contraire, elle ne se trompe pas de rôle et ne débat pas en Premier Ministre. Elle défend des orientations, des sytèmes à mettre en place, et qui seront soumis à la concertation: c'est pleinement le rôle du (de la) Président(e) de la République, tout comme la mise en avant de ses voyages internationaux et de ce qu'elle a pu voir fonctionner à l'étranger, ou au contraire les dangers qu'elle a pu y remarquer.
Ségolène Royal ne nous propose également que très peu de promesses chiffrées (promesses quand même...) et les conditionne clairement à la croissance (indépendamment, je vous ai dit ce que j'en pensais, moi, de la croissance) contrairement à Nicolas Sarkozy, et, chacun de nous connaissant la réalité des promesses politiques, cette attitude est plutôt franche et courageuse que foncièrement manipulatrice. Ségolène Royal sait très bien qu'elle n'a pas un pouvoir absolu sur l'économie mondialisée, il est donc plutôt juste et pertinent de se limiter à définir des orientations auxquelles la participation citoyenne - ou représentative- sera accrue (35 heures, financement des retraites, etc).
Donc... Même si le développement que je souhaite devrait s'appuyer beaucoup plus sur l'écologie et que j'ai des doutes sur certaines propositions (syndicalisme de masse, notamment), je pense que le choix de mon bulletin pour dimanche est fait, avec moins de pincettes que ce que je pensais encore ce matin avant la vision du débat, puisqu'on a plus que deux choix.
Et j'espère que tous mes concitoyens électeurs sauront voir le véritable changement qui nous est proposé vers la démocratie participative, des réformes institutionnelles en passant par une régionalisation accrue. Un premier pas, peut-être insuffisant mais premier pas quand-même, vers une responsabilisation des électeurs, pour tous ceux qui n'ont plus envie d'être de simples spectateurs prompts à tout critiquer d'une manière archaïque, sans rien proposer. Bien-sûr, il faudrait un relais dans l'Education...
A bon entendeur... Soyez de "bons" électeurs ! Et je réfléchis encore quand même jusqu'à dimanche !